Ces choses qui me pèsent. Ce poids sur ma poitrine. Ces soucis qui me plombent. Ravaler ma colère. Avoir le coeur lourd. Se sentir plus légèr.e. Le fardeau qui pèse sur mes épaules. Porter un poids. S’alléger. C’est pesant. Sup-porter. La charge mentale. Être chargé.e. Se sentir lourd.e. Op-pressé.e. Prendre de la place. Faire le poids. Porter des choses tout.e seul.e. Ressentir de la pression. S’alourdir, S’accabler. Se charger de choses qui n’en valent pas la peine. Se délester de quelque-chose. C’est lourd. Ça me gave. Ça me bouffe. Je garde tout en moi. J’emmagasine tout. J’absorbe. J’ai du mal à le digérer. Et d’autres expressions qui révèlent que nous ne mangeons pas que de la nourriture.
J’ai toujours eu une relation difficile avec mon poids.
Dans ma famille, j’ai toujours été la plus grosse, ce qui a alimenté ma fâcheuse tendance à la comparaison.
Je reconnais avoir grandi au milieu des produits industriels. Mais je n’ai pas souvenir d’avoir mangé de façon excessive ou compulsive. Je n’ai jamais été fan de gâteaux ou de desserts. Je préférais largement manger des fruits. Je faisais du sport et j’étais plutôt douée. Je n’avais pas grand chose à me reprocher.
En grandissant, j’ai continué sur cette lancée. Même si je pesais 20 kilos de moins qu’aujourd’hui, j’étais toujours la plus lourde de mes amies.
Quand j’ai découvert que les produits industriels étaient mauvais pour la santé, je les ai supprimés de mon quotidien, j’ai pris des cours de nutrition et j’ai complètement changé ma consommation.
Quand je suis triste ou en période de SPM, j’aime tout de même mettre la main dans un paquet de bonbons pour en choper deux ou trois mais, mon goût pour le sucré restant limité, je cale toujours bien vite.
Je mange aujourd’hui des assiettes correctement composées. Avec des légumes en majorité, des protéines et des céréales ou féculents. Je n’ai pas de mal à limiter le sucre, ni les produits laitiers qui me donnent mal au ventre. Je ne bois pas d’alcool ni de boissons sucrées. Et je suis devenue végétarienne, il y a plus d’un an, ce qui a largement diminué ma consommation de pâté et de saucisson. En gros, je ne suis pas la compagnonne de bière-barbeuc ou d’apéro-planche idéale. J’ai compris comment le corps fonctionnait et je pense être plutôt au point sur ma chronobiologie.
Pourtant, mon corps continue de grossir. Je ne perds pas, je prends. Même en changeant mon alimentation, je prends. Même en me mettant à bouger plus, je prends.
J’ai fait des analyses qui n’ont rien montré d’anormal notamment d’un point de vue hormonal. J’ai demandé à mes amis si je n’avais pas une vision erronée de moi-même et de mes comportements. Peut-être suis-je dans un déni total de ma santé et mangé-je plus que de raison ? J’ai eu la confirmation que non.
Puis, un jour que je testais une énième expérience de connaissance de soi, je consulte une médium spécialisée dans le transgénérationnel qui m’apprend que j’ai hérité, en bonne aînée de fratrie que je suis, du silence familial. En plus de grandir dans une famille où l’on ne communique pas ses émotions, ma place d’aînée me force à montrer l’exemple et à protéger mes soeurs en endurant seule et en taisant les obstacles et les dangers que je vois arriver. Je ne dis rien.
Le souci étant que je suis une hypersensible. Je ne dis rien mais je capte tout. Je capte, j’emmagasine, j’absorbe puis j’enfouis. Je scelle tout, rien ne transparaît. Je suis imperméable de l’intérieur. Rien de ce que j’absorbe ne peut s’échapper car je garde tout et puis, de toutes les façons, je ne sais pas comment évacuer.
Il y a donc dualité.
Quand cette médium me dit ça, je me mets à comprendre plein de choses.
Pourquoi mon shiastu-man me fait toujours travailler sur la libération de mes émotions durant nos séances. Pourquoi il me répète sans cesse que j’enfouis tout et que cela crée des blocages où plus rien ne circule. Pourquoi il a eu beau me torturer en dénouant mes solides noeuds énergétiques pendant 2 ans avant que je n’émette mon premier (petit) son de douleur. Pourquoi quand j’ai de la colère qui monte, ça me fait une grosse boule brûlante dans la gorge, mais qui finit toujours par redescendre, comme si je la ravalais. Pourquoi quand j’étais petite, j’étais une enfant qui ne pleurait pas. Pourquoi j’ai toujours eu ce besoin vital d’écrire et de partager ce qu’il y a en moi, et que l’ouverture de mon blog a été une source de libération et d’épanouissement infinie. Pourquoi je ne sais pas crier. Pourquoi j’ai toujours cherché à prendre des cours de chant et de danse, comme un vrai besoin de m’exprimer. Pourquoi mon autorité en Human design est une autorité auto-projetée : j’ai besoin de parler et de projeter ma pensée pour savoir si elle sonne juste.
Et puis, pourquoi je suis grosse, alors que je mange mieux que la plupart des gens et que je fais attention à ne pas être trop sédentaire.
Je suis grosse parce que j’emmagasine des charges émotionnelles et énergétiques que je ne libère pas. Elles s’accumulent en moi et finissent par peser un sacré poids.
Mon poids n’aurait donc pas grand chose à voir avec mon alimentation, mais avec mes émotions.
Cette perspective m’a soulagée, car j’ai passé beaucoup d’années à me poser des questions, à chercher des réponses et à culpabiliser.
Cette nouvelle possibilité a terminé de me convaincre la semaine passée, alors que j’étais demoiselle d’honneur pour le mariage de ma meilleure amie. Ce rôle privilégié s’est révélé très sportif. Les jours précédant la cérémonie ont été de véritables marathons si bien que nous n’avions jamais le temps de nous poser pour manger. Les repas étaient soient pris sur le pouce en mode jambon salade (mais comme je ne mange plus de viande, c’était surtout salade) ou durant des apéros / petits fours à partager avec les autres convives. Ce qui, si tu passes ton temps à discuter, ne te fait pas manger grand chose.
C’était un moment intense, riche en émotions et également stressant pour mon rythme lent car il fallait sans arrêt courir partout pour aller chercher des choses de dernière minute (n’ayant pas la racine définie, je vous laisse imaginer la difficulté – petit point Human Design). Et puis, étant une véritable petite mamie Projector introvertie avec 6 centres ouverts sur 9, être entourée en permanence de centaines de gens que je ne connaissais pas était aussi un challenge pour moi.
Durant ces 5 jours de festivités, je n’ai eu qu’une seule occasion de faire un vrai repas nourrissant. Un repas complet et détendu, sans se presser, sans se stresser, en prenant le temps de profiter tous ensemble. J’ai mangé du riz, du poisson, des légumes et une tarte aux abricots que je n’ai pas réussi à terminer. Rien d’incroyable mais j’ai réellement senti mon énergie renaître.
Une fois de retour chez moi, je me suis pesée en pensant que cette diète m’aurait fait perdre quelques grammes et j’ai découvert qu’à l’issue de ces 5 jours, j’avais… pris 2 kilos !
En temps normal, j’aurais certainement pleuré de désespoir et d’incompréhension. Mais cette fois-ci, j’était plutôt éblouie : puisqu’il était physiquement impossible que j’ai pris 2 kilos à cause de la nourriture, ces kilos ne pouvaient être que des charges émotionnelles. J’avais été tellement stressée et tellement dépassée par mes émotions durant ce mariage que j’avais du accumuler beaucoup de ces énergies en moi. Puisque je ne sais pas encore comment m’en défaire, cela me semblait logique. Mon hypersensibilité me faisant également absorber les émotions, le stress et l’énergie des autres, j’avais aussi du écoper de quelques poids qui n’étaient pas à moi.
Au bout de quelques jours de solitude dans mon cocon (mon spa de solitude comme j’aime l’appeler), à me remettre à manger normalement, j’ai vu ces kilos excédentaires disparaître d’eux-mêmes.
Je mangeais plus mais je stressais moins.
Et je relâchais enfin la pression que je m’étais mise (souvent toute seule) pour ce mariage.
Ces expériences m’ouvrent une nouvelle perspective et m’apportent un réel soulagement. Celui de regarder la réelle source du problème et d’arrêter de chercher là où il n’y en a pas.
Désormais, ma priorité est d’apprendre à communiquer mes émotions, à les traverser sans m’y attacher, et à libérer celles qui sont enfouies depuis des années. Apprendre à vivre sainement avec mon hypersensibilité. Observer ce qui se passe dans mon corps et apprendre chaque jour un peu plus à être son alliée et non pas sa tortionnaire.
Si vous avez des techniques pour libérer votre colère, votre tristesse, votre stress ou vos émotions enfouies, je suis tout à fait preneuse !
N’hésitez pas à les laisser en commentaire pour que nous puissions tout.e.s en profiter !
Un repas préparé par mon amie naturopathe et nutritionniste Emilie de C’est si Bon Nutrition. C’est grâce à elle, que j’ai appris tout ce qu’il y a à savoir sur notre digestion et l’alimentation santé. Je vous la recommande !